Coronavirus : On ne sait plus quoi faire du pétrole !
Face à la faible demande actuelle, les capacités de stockage du pétrole arrivent à saturation. Une réunion est prévue jeudi pour trouver une solution.
Le coronavirus provoque une crise pétrolière aux conséquences inédites. Les mesures de confinement ont fait chuter le trafic routier et la consommation de carburant est en baisse de 70 à 90% selon les stations-service en France. Le prix à la pompe est donc au plus bas. Face à cette chute de la consommation, les producteurs ne savent plus où stocker les barils de pétrole ! CNN rapporte que selon des analystes de JBC Energy, six millions de barils pourraient être produits chaque jour… sans trouver de place.
Antoine Rostand, PDG de Kayrros, qui analyse le stockage du pétrole au quotidien avec des données satellites, a confié aux Echos que les capacités de stockage arrivent à saturation : seuls 600 millions de barils de pétrole peuvent trouver place, ce qui signifie que 90% des emplacements sont pleins ou réservés. « Au rythme actuel, nous estimons qu’il n’y aura plus de stockage disponible dans deux mois et demi, » a précisé Antoine Rostand.
Les oléoducs, les wagons-citernes et les navires pétroliers servent désormais de réservoir. Les Echos précisent que le prix de location des supertankers a été multiplié par cinq !
Des prix négatifs et une discussion attendue jeudi
Face à la faible demande, le prix du baril de pétrole a chuté ces dernières semaines. Le baril de brent, référence dans le monde économique, frôlait les 70 dollars (65 euros) en début d’année. Il a chuté aux alentours de 21 dollars (19 euros) la semaine dernière. Sur certains marchés, le cours du pétrole est parfois passé sous les zéro dollars, pour inciter les acteurs du pétrole à acquérir des barils et vider les stocks.
Cette chute des cours du pétrole n’a pas été suffisante, puisque les pétroliers font face aux mêmes problèmes de stockage. Du côté des producteurs, interrompre l’extraction du pétrole n’est pas si facile. Fermer puis rouvrir un puits de pétrole est une opération complexe sur le plan technique et très coûteuse.
Pour trouver une solution, une réunion de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) est prévue jeudi. La réduction de la production, et surtout de ses conséquences économiques, seront discutées. L’AFP évoque une baisse de production de 10 millions de barils par jour, ce que produisent la Russie ou l’Arabie Saoudite en un mois en temps normal. Les deux pays ne veulent pas être les seuls à faire des efforts et ils attendent un geste de Donald Trump, le Président américain, pour que les Etats-Unis réduisent aussi leur production. Les marchés sont optimistes puisque le prix du baril de brent est remonté à 32 dollars (29,50 euros).
Sources : Les Echos, BFM Business, Europe 1 et CNN Business