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Monday, Apr 15, 2024
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Table ronde ministérielle sur l’impact covid19 dans les secteurs énergétiques africains : Discours du Ministre du Pétrole et des Energies, M. Mouhamadou M. CISSE.

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Mme la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies

Monsieur le Directeur Exécutif de l’Agence internationale de l’Energie (AIE)

Mesdames, Messieurs les Ministres,

Chers invités, vous tous en vos titres, qualité, rangs et grades,

Je me réjouis tout d’abord de l’excellente initiative de l’Agence internationale de l’Energie, sous votre leadership, Docteur Birol, qui nous vaut, aujourd’hui cette table ronde internationale consacrée aux Impacts du COVID-19 sur le secteur énergétique africain.

Je voudrais à l’entame de mon propos, vous transmettre les salutations cordiales de Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République du Sénégal, qui accorde une importance capitale à l’intégration énergétique au niveau du continent africain.

Cette table ronde est l’occasion pour nous de faire une analyse croisée des conséquences notées çà et là sur le continent et de dresser les défis et opportunités engendrés par cette pandémie qui a déréglé tout le système économique mondial.

Nous vivons déjà des moments difficiles causés par cette pandémie, qui vont affecter durablement les économies de nos pays, surtout si nous ne parvenons pas à relever les défis liés au secteur énergétique, moteur de toute croissance.

C’est pour cela que nous devons saisir les opportunités qui s’offrent à nous, pour transformer les contraintes et construire un système résilient, capable de faire face à cette crise.

Les défis sont énormes, aussi bien dans le domaine de l’électricité que celui des hydrocarbures.

Dans le domaine de l’électricité, nos pays sont confrontés déjà à un problème de disponibilité de l’électricité, notamment en milieu rural, malgré les énormes potentialités de ressources énergétiques dont dispose l’Afrique (solaire, hydroélectricité, biomasse, éolien, gaz naturel). La crise économique mondiale liée à la COVID-19 risque d’aggraver cette situation et compromettre l’atteinte de l’objectif de développement durable N°7 (ODD 7) fixé par la Communauté internationale à l’horizon 2030, à savoir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables, modernes et à un coût abordable.

Ainsi, il est important de renforcer notre coopération et notre assistance mutuelle dans le cadre des pools énergétiques régionaux, pour développer davantage les interconnexions électriques entre nos pays.

Certes, il est difficile pour le moment de déterminer avec exactitude tous les impacts qu’aura l’épidémie de coronavirus sur le secteur électrique. En revanche, certains effets se font déjà sentir notamment la diminution globale de la consommation d’électricité pour le secteur productif de manière générale même si celle du secteur résidentiel a légèrement augmenté avec notamment le recours au télétravail et à l’internet, du fait du temps de séjour plus long dans les foyers.

L’approvisionnement en électricité a été globalement assuré, pour l’instant, par nos sociétés d’électricité même si c’est à des degrés divers. Toutefois, la menace pèse, surtout avec la crainte des reports d’investissements ou des retards potentiels dans la réalisation à bonne date de certains projets majeurs d’infrastructures électriques de production et de transport au niveau national ou régional. Ces risques d’exécution peuvent ainsi découler des arrêts observés à cause des mesures de confinement et, d’autre part, des difficultés financières de certains investisseurs.

Nous devons essayer de juguler au maximum ces impacts.

Il nous faut donc investir encore davantage dans la production, les réseaux de transport et de distribution, mais également dans les énergies renouvelables, pour amener l’électricité dans nos hameaux les plus reculés, les centres et les postes de santé. En effet, la pandémie du COVID-19, nous a renseigné sur l’urgence à fournir de l’électricité aux centres de prise en charge des personnes infectées qui se trouvent dans des zones isolées et hors de portée du réseau électrique national, grâce à l’énergie solaire.

Concernant les défis à relever dans ce secteur ; le premier est d’assurer l’accès universel à l’électricité des populations notamment en milieu rural,  ensuite nous devons continuer à sécuriser l’approvisionnement en électricité de nos pays en assurant un service énergétique de qualité aux usagers, garantir l’équilibre financier du secteur à court terme et accompagner la reprise à moyen et long terme des investissements déjà ciblés tout en maintenant le pouvoir d’achat  des ménages pour qu’ils puissent payer les services de l’électricité.

Monsieur le Directeur exécutif

Mme la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Chers invités,

Le secteur des hydrocarbures n’est pas en marge de cette turbulence ; il est même l’un des plus touchés. En effet, la pandémie liée au coronavirus a contraint les Etats à prendre des mesures de confinement qui ont eu, entres autres comme conséquence, un ralentissement, voire un arrêt des travaux dans les pays où la plupart des équipements de production nécessaires aux projets pétroliers et gaziers sont construits. Elle a également eu un impact significatif sur les marchés pétroliers, exacerbé par la guerre des prix, qui a fait que le prix du baril a subi des évolutions jamais observées dans l’histoire du secteur pétrolier, atteignant même un cours négatif le 20 avril 2020.

Par ailleurs, il a été constaté une baisse importante de la consommation d’énergie à l’échelle mondiale qui a fortement ébranlée les marchés pétroliers et impacté l’ensemble de la chaîne de valeur pétrolière et gazière. Cette baisse est directement liée aux différentes perturbations provoquées par la pandémie du Covid-19. Ces impacts ont eu des conséquences aussi bien au niveau des pays producteurs de pétrole qu’au niveau des pays importateurs.

Il urge donc, en guise de réponse, de partager les meilleures pratiques pour une bonne résilience du secteur des hydrocarbures, de résoudre les problèmes structurels de la chaîne logistique pour assurer un bon stock de sécurité. Aussi, il importe d’assurer l’autosuffisance énergétique via les échanges intra-africains, d’élaborer un plan de financement robuste pour le secteur O&G (raffineries, terminaux d’importation et de stockage, réseau de transport et de distribution) en vue de la transition énergétique avec le bas carbone (gas to power. Enfin, il sera nécessaire de repenser la réglementation et la politique tarifaire dans le secteur des hydrocarbures pour favoriser l’accès et baisser les coûts aux consommateurs (moins de taxes), maintenir un climat ouvert à la discussion avec les compagnies pétrolières dans le but de favoriser une reprise rapide des activités à la fin de la crise, etc.

De façon générale, il est souhaitable que les Etats et Gouvernements accompagnent les compagnies dans la recherche de solutions durables en vue de répondre à la crise économique liée au pétrole et ainsi éviter un impact irréversible sur les projets pétroliers et gaziers sur le continent.

Mesdames et Messieurs,

Dans nos discussions, nous aurons à adresser toutes ces questions et bien d’autres, que je n’ai pas énumérées ici. Je voudrais juste dire, pour conclure, que les investissements dans le secteur de l’énergie sont très lourds. Pour cela, nous avons besoin de l’engagement, de la détermination des investisseurs, aussi bien internationaux que nationaux, pour réussir le pari de l’accès universel à l’électricité qui est à notre portée, malgré les contrecoups subis avec la pandémie du COVID-19. Nous avons également besoin de plus d’intégration régionale à travers les cinq (5) power pools africains, pour harmoniser nos cadres légaux et réglementaires, renforcer le contenu local pour créer des emplois, des entreprises locales capables de mener ces projets, pour lutter contre le chômage de jeunes et endiguer ainsi l’exode vers l’occident.

A ce propos, il me plait de rappeler que le Chef de l’Etat du Sénégal fait de l’unité et de l’intégration régionale, des valeurs fondamentales de sa pensée tant économique que politique.

Nous devons donc interagir et se soutenir mutuellement pour réaliser ensemble les investissements nécessaires pour développer l’énergie en Afrique.

C’est comme cela que nous allons réussir la transition énergétique vers laquelle le monde est contraint, et cela ne pourra se réaliser sans l’Afrique !

Je vous remercie pour votre aimable attention et me réjouis d’avance des échanges fructueux que nous aurons autour de cette table ronde !

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La rédaction de senpetrogaz est spécialisée dans le secteur des hydrocarbures

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