Sangomar : « Il n’y a rien à laisser passer… », Cheikh Guèye Woodside
Woodside poursuit le forage de ses 23 puits dans le cadre du projet Sangomar. L’installation d’infrastructures sous-marines est prévue en janvier 2022. Le premier baril est attendu en 2023. Le comptage de la production constitue un enjeu majeur et une préoccupation pour les acteurs. Dans cet entretien, Cheikh Guèye, Adjoint au Directeur pays rassure : « il n’y a rien à laisser passer ».
Cheikh Guèye, vous êtes l’Adjoint au Directeur Pays de Woodside, opératrice du projet pétrolier Sangomar. A l’heure actuelle, quel est le niveau d’exécution du projet ?
Nous avons pu faire de très beaux progrès sur le projet en 2021 et nous espérons en faire davantage pour l’année 2022. Nous nous préparons pour cela. Donc en 2021 nous avons déjà finalisé les installations et les infrastructures qui étaient requises pour nous permettre de forer les 23 puits qui sont prévus pour le projet Sangomar. Il s’agit de 23 puits d’eau de gaz et de pétrole.
Vous devez forer 23 puits en l’espace d’un an et demi, comment est-ce possible techniquement ?
Oui avec la technologie c’est tout à fait possible. Nous disposons d’une expertise qui nous permet d’être bien organisé en ayant les partenaires qu’il faut. Nous pouvons donc mener ce projet à bien ce projet. Nous allons nous appuyer sur le partenariat que nous avons avec PETROSEN, mais notamment avec l’Etat du Sénégal de manière générale.
Je pose la question parce que pour ces 4 derniers mois vous n’avez foré qu’un seul puits et vous avez démarré le deuxième puits. Dites-nous si ce sera vraiment possible vers la fin de l’année 2022, de boucler cette activité ?
Je crois qu’il y a une inexactitude. Nous avons foré plus qu’un puits…
…Ah oui !? Combien de puits avez-vous foré alors ?
Nous sommes dans le batch trading et ce qu’il faut savoir c’est que nous avons complété le premier puits. Le programme de forage avait prévu un batch trading. Une série de puits. Plus exactement 3 à 4 puits qui sont forés en enfilade et donc c’est dans ce programme là que nous sommes.
Omicron commence à inquiéter le monde entier. N’avez-vous pas peur d’être freinés par un regain de cas de contaminations au COVID-19 ?
Oui nous suivons ça avec intérêt. Pour le moment nous ne voyons pas encore son impact mais nous le suivons de très près pour nous préparer en conséquence pour un changement éventuel et une adaptation de notre part.
Vous préparez une campagne d’installation d’infrastructures en 2022. Quelle est son importance dans le projet ?
Oui ! En janvier 2022, nous allons lancer la campagne d’installation d’infrastructures. Nous attendons l’arrivée de bateaux d’installations des infrastructures sous-marines. C’est l’une des composantes du projet. Elles servent de lien entre le FPSO et les puits qui ont déjà été forés. Donc c’est tout un réseau d’infrastructures qui vont servir à transporter le fluide et également les aspects électriques.
On n’y est pas encore, mais beaucoup se posent des questions sur le comptage. Comment cela va se passer ?
Vous savez, les opérations pétrolières se déroulent depuis plusieurs années partout dans le monde. Je pense que c’est une technique qui est assez éprouvé et par rapport au projet Sangomar nous avons prévu des débitmètres qui sont en liens et qui sont aux normes internationales. Ces débitmètres vont faire l’objet de toute la revue et de tous les contrôles d’usage en la matière. N’oublions pas aussi que l’Etat du Sénégal a mis en place un bureau des dotations pétrolières qui sera là pour jouer son rôle de régulateur.
En tant que sénégalais, pouvez-vous rassurer nos compatriotes, que vous ne laisserez pas passer certaines choses qui seraient en déphasage avec leurs intérêts ?
Je pense qu’il n’y a rien à laisser passer. Depuis que le Contrat de Recherche et de Partage de Production a été signé, aussi bien l’Etat du Sénégal que les compagnies pétrolières, travaillent en toute bonne foi dans le cadre d’un partenariat qui est très saint. Donc il n’y a rien à laisser passer. Ce sont des compagnies responsables qui opèrent depuis 65 ans avec les normes les plus élevés en matière environnementale ou même en matière de transparence. Nous sommes membre du Comité National de l’ITIE. Donc je peux dire que mon boulot est facile.
Il y a quand même une incertitude qui plane sur l’industrie pétrolière depuis qu’une vingtaine de pays ont décidé de ne plus financer les activités pétrolières et gazières. Quelle est la position Woodside sur la question ?
Ecoutez, moi je préfère plutôt me baser et surtout insister sur le fait que nous soutenons pleinement et entièrement les accords de Paris. Nous avons-nous-même une compagnie pétrolière et gazière responsable. Nous vivons dans l’ère du temps et nous avons pris l’engament de parvenir à une neutralité carbone en 2050 ou même avant. Et pour cela nous avons une stratégie à court terme de réduction de 15% d’ici 2025 et également à moyen terme, de 30% d’ici 2030. Et cette réduction de notre carbone se base sur une moyenne de référence que nous avons mise en place. Nous sommes dans cette continuité pour atteindre cet objectif.
Réalisé par Abdou Diouf Junior et Issa Sow ISO de africapetromine.