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Sunday, Apr 14, 2024
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L’Agence internationale de l’énergie défend le droit de l’Afrique d’exploiter son gaz pour un usage transitoire

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Avec 20% de la population mondiale, l’Afrique représente moins de 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’exploitation de l’ensemble des réserves en gaz identifiées du continent ne fera passer ce taux qu’à moins de 3,5%.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a défendu, dans un rapport sur les perspectives du secteur énergétique en Afrique, publié ce lundi 20 juin, le droit du continent d’exploiter ses immenses réserves de gaz naturel durant une période transitoire, avant de s’orienter vers des sources d’énergies moins carbonées, informe l’agence ecofin.

Dans son rapport « Africa Energy Outlook 2022 », l’agence a indiqué que le continent africain subit dramatiquement les effets pervers du changement alors qu’il n’est responsable que d’une infime partie des émissions et qu’il dispose d’un temps limité pour tirer des revenus des hydrocarbures. « Si nous dressons une liste des 500 principales choses à faire pour être en phase avec nos objectifs climatiques, ce que l’Afrique fait avec son gaz ne figure pas sur cette liste », a déclaré d’emblée, le directeur général de l’AIE, Fatih Birol, lors de la présentation du rapport. Et d’ajouter : « pour le gaz comme pour tout, nous ne pouvons mettre l’Afrique dans le même panier que les autres. Par exemple, l’urbanisation : 70 millions de bâtiments d’habitation doivent y être construits d’ici 2030. Cela veut dire ciment et acier, et vous ne pourrez le faire seulement avec le solaire à son niveau actuel ».

Durant la COP 26 à Glasgow, 31 pays développés avaient décidé de ne plus financer des projets gaziers partout dans le monde pour contribuer à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le changement climatique relatifs à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais, le rapport de l’AIE révèle que l’exploitation de l’ensemble des ressources gazières en Afrique n’aura pas un impact significatif sur les émissions de gaz à effet de serre. « L’Afrique représente moins de 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Si toutes ses réserves en gaz découvertes étaient exploitées, le continent passerait à moins de 3,5%, alors qu’il abrite 20% de la population humaine », explique l’agence.

L’AIE rappelle, d’autre part, que la production de pétrole et de gaz demeure importante pour le développement économique et social de l’Afrique.

« L’Afrique compte plusieurs champs de gaz naturel identifiés, non encore exploités. S’ils l’étaient, cela ferait 90 milliards de m3 annuels, pour produire des fertilisants agricoles, du ciment et de l’eau potable à partir d’eau de mer », explique Fatih Birol, indiquant que le continent pourrait aussi exporter 30 milliards de m3.

Fournir 30 milliards de m3 supplémentaires à l’Europe en 2030

Le rapport fait remarquer que la flambée actuelle des prix constitue une aubaine pour les producteurs africains, avec la signature de nouveaux accords pour la livraison de gaz algérien à l’Europe, ainsi qu’un nouvel élan pour le développement et l’extension des terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) au Congo, en Mauritanie et au Sénégal.  L’Union européenne (UE) ayant pour objectif de mettre un terme aux importations de gaz russe, d’ici 2030, l’Afrique pourrait en principe lui fournir 30 milliards de m3 supplémentaires en 2030. De plus, la réduction du torchage du gaz pourrait rapidement rendre au moins 10 milliards de m3 supplémentaires de gaz africain disponibles pour l’exportation.

L’AIE a cependant souligné que la transition mondiale vers les énergies vertes est porteuse de promesses pour l’Afrique. « Après avoir largement subi l’ère des énergies fossiles – qu’il s’agisse de leur coût comme de leur rôle dans le réchauffement mondial – le continent pourrait être parmi les premiers bénéficiaires de ce nouveau chapitre, avec son potentiel solaire et les opportunités industrielles liées aux besoins de métaux et en hydrogène vert », précise-t-elleMais pour tirer profit de cette transition, il faudra « doubler les investissements » sur le continent. « Les institutions financières internationales, particulièrement les banques multilatérales de développement, doivent recevoir un mandat fort des pays, pour faire de l’Afrique une priorité absolue (…) à même d’entraîner les capitaux privés », insiste M. Birol.

Selon lui, l’Afrique reçoit seulement 7% des financements en faveur des énergies vertes apportés par les économies avancées aux pays en développement.  Mais « ce problème peut être résolu d’ici la fin de cette décennie, avec un investissement annuel de 25 milliards de dollars, soit le montant nécessaire à la construction d’un nouveau terminal de GNL chaque année ». 

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La rédaction de senpetrogaz est spécialisée dans le secteur des hydrocarbures

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