LA PANDEMIE DU CORONAVIRUS, LES MARCHES PETROLIERS ET LA SAR (PAR ARDO AMETH BA)
LA PANDEMIE DU CORONAVIRUS LES MARCHES PETROLIERS ET LA SAR
Une baisse des prix de l’or noir est souvent de bon augure pour l’économie mondiale. En effet, elle est généralement synonyme de gains en pouvoir d’achat pour les particuliers et pour les industries consommatrices de pétrole.
Cependant,
- l’avènement soudain la pandémie de coronavirus (COVID-19),
- les mesures de confinement prises par plusieurs Etats qui s’en sont suivis,
- et le plan de sauvetage raté de l’OPEP+ pour maintenir les prix de l’or noir,
ont fini par entrainer l’économie mondiale dans une récession historique.
De l’avènement du Coronavirus à la Réunion de VIENNES.
Vendredi 6 Mars 2020 se tient à Viennes (Autriche) la réunion de l’OPEP+ devant discuter d’une baisse collective de la production de pétrole, procédant ainsi à une réduction de l’offre mondiale déjà excédentaire au premier semestre 2020, et causée par la propagation du coronavirus et les mesures de confinement imposées par la Chine qui représente 14% de la demande mondiale de pétrole, soit 14 millions de barils par jour.
La stratégie de Ryad était basée sur une baisse de la production de 1,5 millions pour éviter une éventuelle dégringolade des cours mondiaux.
Moscou ayant basé ses prévisions budgétaires sur un baril de Brent à 42 dollars, considérait que les cours mondiaux actuels étaient satisfaisants, et qu’une intervention du cartel n’était pas nécessaire. L’ambition de la Russie à peine voilée, derrière cette réticence à la proposition de l’Arabie Saoudite, était de conserver ses parts de marchés à tout prix, car menacés par le pétrole de Schiste (non conventionnel) Nord-Américain.
L’Arabie Saoudite réagit immédiatement à l’affront et déclencha une guerre des prix en r le prix de vente officiel pour le mois d’avril de l’Arabian light de 4 à 6 dollars le baril pour l’Asie et 7 pour les États-Unis (la plus forte baisse de prix en vingt ans) ainsi qu’en annonçant une augmentation de leur production de 25 % à 12,3 mb/j, provoquant l’effondrement des cours mondiaux.
La conséquence fut immédiate pour les Etats-unis qui fût obliger de brader son pétrole, en vendant à perte avec des barils négatifs, car ne disposant plus de creux dans les réservoirs du pays, notamment à Cuching, dans l’Oklahoma, Hub de l’industrie pétrolière américain.
Source : Service Administration des Ventes et Transit
Conséquences sur le secteur pétrolier Sénégalais
L’Amont pétrolier
La pandémie due au Covid-19 vient à nouveau de repousser d’un an, à la fin de 2023, le lancement de la production commerciale du champ pétrolier offshore Sangomar et du gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA) partagé avec la Mauritanie, comme le constate Petrosen dans son communiqué du 10 Avril, L’effondrement des prix du pétrole brut ainsi que le ralentissement des activités du secteur ont amené certains Partenaires à évoquer le cas de force majeure qui pourrait impacter les délais de livraison
(source Lemonde.fr)
L’aval pétrolier
La mission de sécurisation du pays en produits pétroliers dévolu au Ministère du Pétrole et des Energies n’a pas été entravé par la pandémie et les tensions sur les marchés pétroliers.
Bien au contraire, tous les acteurs ont pu jouer leur partition avec des fortunes diverses, certaines plus heureuses que d’autres.
Impact Covid-19 sur la SAR et sa production « La torche n’a pas cessé de brûler »
Pour le cas de la SAR, la fourniture de combustible à la Senelec et aux IPP, et du pays en Gaz butane s’est déroulée normalement.
Il et tout de même, à noter que la « doyenne » des raffineries Ouest africaines a connu quelques difficultés à écouler sa production vers les dépôts, causé le niveau élevé de produits finis importés sur le territoire national.
Conséquence, la SAR a vu sa chuter de 55% sa part de marché à fin Avril 2020, comparée à la cible de 70 % taux de couverture de ces 5 dernières années.
Taux de couverture du marché national
Avril | Mai | Juin | |
Part de marché | 45,00 % | 31,53 % | 67,57 % |
Source : Service Administration des Ventes et Transit
Impact Covid-19 sur le Secteur de la Distribution
Le secteur de la distribution, conséquemment n’a pas connu de rupture dans la chaîne d’approvisionnement, même si on note une baisse des sorties journalières des produits blancs :
- Essence Super et Gasoil : causé par les restrictions de la circulation inter-urbaine et le couvre-feur
- Jet A-1 : la fermeture de l’espace aérien
A l’exception de l’Essence Ordinaire.
De même que les prix à la pompe n’ont pas subi de fluctuations du fait de l’administration des prix appliquée sur le territoire national.
Impact Covid-19 sur les importations et le chiffre d’affaire de la SAR
La Chute des cours du baril de brut et des produits pétroliers a fait que la structure des prix était favorable aux importations de produits finis. Le Brent s’échangeait en moyenne 33,24 USD/BBL en Mars 2020 et à 25,36 USD/BBL en Avril.
Les distributeurs détenteurs de Licence d’importation en ont profité pour importer massivement, et le marché national est devenu excédentaire. Avec comme conséquence, la baisse des commandes de ces mêmes distributeurs auprès de la SAR, allongeant par la même occasion le délai d’écoulement de la production SAR auprès des dépôts, et une baisse du chiffre d’Affaires.
Source : Service Administration des Ventes et Transit
De part et d’autre dans le monde, la pandémie, les mesures imposée de confinement et de réduction de la circulation des biens et des individus ont causé des dommages dans tous les secteurs des Economies développés, comme émergents.
Au début de la crise sanitaire, les analystes prévoyait déjà manque à gagner le secteur 63 à 113 Milliards de dollars rien que pour le secteur de l’aviation civile.
Il faudra attendre la fin de l’année 2020 pour avoir le bilan exact de cette pandémie sur l’économie mondiale, n’empêche l’on peut toujours tirer les leçons du présent.
Ardo Ameth BA
SAR