Pétrole : l’ex-patron de la multinationale chinoise CNPC poursuivi pour corruption
À l’instar de plusieurs compagnies pétrolières occidentales comme Shell, BP ou encore Eni, la China National Petroleum Corporation (CNPC) est un acteur important du marché pétro gazier africain avec des actifs en Algérie, au Niger, au Tchad, ou encore au Mozambique.
Wang Yilin, l’ancien dirigeant de la China National Petroleum Corporation (CNPC), la compagnie publique pétrogazière active notamment en Afrique, a été arrêté. Une arrestation annoncée mercredi 28 août par le Parquet populaire suprême (PPS), l’organe suprême de contrôle judiciaire en Chine.
Il reproche à l’ex-patron de la CNPC, sous le coup d’une enquête depuis plusieurs mois, d’avoir commis des actes de corruption pendant qu’il était en fonction. Le PPS accuse ainsi Yilin d’avoir accepté des pots-de-vin, abusé de son pouvoir dans l’attribution de postes et manipulé des contrats de projets à des fins d’enrichissement personnel.
En tout cas c’est ce que révèle l’Agence Ecofin, selon laquelle, l’arrestation intervient dans le cadre d’une vaste campagne anticorruption menée par les autorités chinoises, ciblant les plus hauts échelons de l’État. Une « chasse aux sorcières », critiquée par certains analystes dans un contexte de hausse de 40 % du nombre de hauts fonctionnaires accusés de corruption en Chine.
Cette campagne anticorruption pourrait avoir des répercussions significatives sur l’investissement dans le secteur de l’énergie. D’abord pour la Chine qui pourrait voir compromettre ses objectifs de production et de sécurité énergétique en créant des conditions qui empêchent les dirigeants de ces compagnies de prendre des décisions stratégiques. Ensuite, le financement des projets pétro gaziers en Afrique pourrait également être affecté, la Chine étant l’un des plus gros bailleurs de fonds du continent en matière d’énergie.
« Les deux principales banques impliquées dans les financements énergétiques en Afrique sont la China Eximbank [Chexim, dont l’objectif est de soutenir les exportations chinoises] et la China Development Bank (CDB). Sur 43,4 milliards de dollars d’engagements recensés sur la décennie 2010-2020, 60 % ont été engagés par Chexim [26 milliards de dollars] tandis que le reste a été mobilisé par la CDB », indique la fondation pour les études et recherches sur le développement international (FERDI) dans une étude publiée en mars 2022.