Financement énergies fossiles : « refusons de payer les pots qu’ils ont cassés ».
L’Afrique doit refuser et se battre pour exploiter ses énergies fossiles. C’est l’avis de la ministre du pétrole et des énergies. Selon Sophie Gladima, « nous devons nous liguer pour lutter ensemble. Nous n’avons pas le choix, le pétrole et le gaz ont de beaux jours devant nous ».
Les énergies fossiles peuvent aider à développer l’industrie africaine. La cherté de l’électricité freine le développement. C’est l’avis de la ministre sénégalaise en charge du pétrole et des énergies. Sophie Gladima s’offusque contre les puissances occidentales qui ont décidé de ne plus financer les projets pétroliers et gaziers.
« Nous refusons de payer les pots qu’ils ont cassés. Si les puissances occidentales se sont développées, c’est grâce aux énergies fossiles. Elles ont dégradé l’environnement en émettant 75% du gaz carbonique, alors que nous émettons moins de 2% », s’est désolée la ministre du pétrole et des énergies.
« D’ailleurs, elles peinent à respecter les accords de la COP21. Pourquoi, devrons-nous les suivre dans cette nouvelle dynamique qui est contre les intérêts des pays africains » ?, se demande Sophie Gladima.
Oui pour les énergies renouvelables, mais pas que…
Pour elle, il faut soutenir et financer les chercheurs africains. « Les énergies renouvelables seules ne peuvent pas développer un pays. Il n’y a pas un seul pays qui s’est développé grâce aux énergies renouvelables. Même l’Allemagne qui est très en avance n’y est pas arrivée », précise l’ancienne ministre des mines et de la géologie.
Selon l’ingénieure géologue, « il n’y a pas de raison que le gaz qui est une énergie plus propre ne soit pas utilisé pour notre développement. La technologie devrait prendre du temps pour réussir le changement. Mais en attendant, qu’on puisse utiliser notre gaz », a-t-elle ajoutée.
Sophie Gladima révèle que les industries utilisent beaucoup d’énergies et les renouvelables souffrent d’un manque de stabilité. C’est le cas du solaire dont les batteries s’affaiblissent le soir. « Il faut une autre technologie pour accompagner l’exploitation de la journée alors que les industries marchent 24h/24 », propose la ministre du pétrole et des énergies.
La barrière du financement des projets
La problématique du financement est agitée ces derniers mois. Certains pays ont décidé de ne plus financer les projets pétroliers et gaziers. Pour Sophie Gladima, « ce ne sont pas tous les bailleurs qui ont refusé de financer. Il y en a qui sont prêts à nous accompagner comme la Chine dont le Président a dit qu’il est prêt à soutenir les pays africains ».
Pour la ministre du pétrole et des énergies, « si la Chine décide de nous accompagner, il n’y a pas de raison de ne pas l’accepter. Il y a d’autres pays comme l’Afrique du Sud qui est assez développée ». Pour elle, les projets pétrolier et gazier sénégalais sont sur la bonne voie. Le taux d’exécution de Sangomar (pétrole) est à 55% et celui de Grand Tortue Ahmeyim (gaz), à 68%.
La ministre du pétrole et des énergies a tenu ces propos lors de la cérémonie d’ouverture de la 3ème édition de la table ronde sur la gouvernance des ressources minérales, organisée par l’Observatoire de Suivi des Indicateurs de Développement Economique en Afrique (OSIDEA). Le thème de cette année c’est : « défis et opportunités d’une gestion co-responsable de l’exploitation des ressources pétrolières gazières ».
Abdou Diouf Junior/ africapetromine