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Saturday, Nov 16, 2024
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L’Afrique se dote d’une main-d’œuvre pétrolière de plus en plus compétente.

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Les pays africains producteurs de pétrole ont longtemps dépendu (depuis les années 60) des centres de formation en Europe et aux États-Unis pour se doter de cadres et d’une main-d’œuvre qualifiée dans la chaine de valeurs pétrolière. Souvent, les compétences les plus délicates étaient exclusivement importées. On pouvait ainsi observer sur une plateforme de production, que l’ingénierie ou encore la logistique était assurée par des étrangers et que les locaux n’intervenaient que dans les travaux secondaires. Toutefois, depuis deux décennies environ, le continent forme pour toutes les qualifications du secteur, à quelques exceptions près. Cela s’inscrit dans la droite ligne des efforts des pays producteurs pour une meilleure application des normes sur le contenu local, pour favoriser l’emploi et le développement économique.

La formation comme socle du succès du contenu local

Pour les entreprises étrangères, le contenu local est l’ensemble des règles qui suggèrent l’intégration d’une main-d’œuvre locale dans l’ensemble de ses processus de production. Il inclut aussi la sollicitation d’entreprises locales comme sous-traitants, et peut se mesurer en pourcentage de matériaux, personnel, financement, biens et services produits puis intégrés dans l’activité locale de l’entreprise. Il est de plus en plus imposé par les États hôtes.

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Gabon : l’Institut du Pétrole et du Gaz, lancé en janvier 2014.

C’est au cours des années 70 que le concept a vu le jour, en Grande-Bretagne. Le pays dépendait exclusivement de la technologie, de la main-d’œuvre et des investissements américains pour développer ses champs situés en mer du Nord. Avec le début de l’application du contenu local, initialement par la formation, le pays a valorisé son tissu d’entreprises parapétrolières qui sont progressivement montées en compétence. Aujourd’hui, les parapétrolières britanniques comptent parmi les plus puissantes du secteur.

C’est au cours des années 70 que le concept a vu le jour, en Grande-Bretagne. Le pays dépendait exclusivement de la technologie, de la main-d’œuvre et des investissements américains pour développer ses champs situés en mer du Nord.

Le niveau de technicité des activités de l’industrie pétrolière nécessite des qualifications élevées et spécifiques. Dès lors, imposer aux multinationales des quotas de main-d’œuvre locale à embaucher les incite à investir dans la formation professionnelle de la population active du pays hôte.

Formation pilotée par les entreprises…

Alors que l’on reproche aux acteurs africains leur faible présence dans le négoce et les décisions relatives aux échanges pétroliers, le trader Daniel Ndiaye s’est associé en 2010 à Sup de Co Dakar pour lancer la première formation du continent au métier de négoce pétrolier. L’objectif était de former des traders et des logisticiens d’un secteur stratégique essentiel.

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Daniel Ndiaye, Directeur de la formation, CEO de Kemoil SA.

Pour Daniel Ndiaye, ex-directeur du trading de la société suisse Philia SA, développer les compétences locales répond à un besoin économique lié à la dynamique de croissance du marché pétrolier africain. D’ailleurs Philia a proposé, jusqu’en 2018, des bourses d’études destinées à des étudiants sélectionnés dans toute l’Afrique.

Pour l’ex-directeur du trading de la société suisse Philia SA, développer les compétences locales répond à un besoin économique lié à la dynamique de croissance du marché pétrolier africain.

« La majorité des enseignements sont dispensés par des cadres provenant de grandes sociétés de négoce international, afin de garantir une formation opérationnelle, » indique Daniel Ndiaye, Directeur de la formation, aujourd’hui CEO de Kemoil SA.

Créé il y a 4 ans, l’Institut national de pétrole et de gaz du Sénégal (INPG) veut former les futurs travailleurs de la chaine de valeurs pétrolière locale à partir de 2023, date d’entrée en exploitation des premiers gisements de pétrole et de gaz naturel. Sa construction a été financée par Sclumberger, Total, BP, TechnipFMC ou encore Kosmos Energy.

« L’idée est de fournir une spécialité à des profils déjà formés, et qu’ils aient quelques années d’expérience avant que les premiers barils sortent », déclare Aguibou Ba, directeur exécutif de l’Institut. L’INPG formera des polytechniciens de Dakar, Thiès et Saint-Louis. Il attirera aussi des talents de la sous-région.

Les pays les plus touchés par le déficit de compétences dans le secteur des hydrocarbures sont le Mozambique, le Kenya et l’Ouganda, où des projets majeurs sont en cours de développement.

Malgré les formations déjà proposées au Sénégal, l’offre locale peine à satisfaire une demande encore concentrée sur la phase des explorations. Cela oblige les entreprises à chercher la ressource humaine dans des pays comme le Ghana ou le Congo, qui à l’instar de tous les autres pays pétroliers d’Afrique, connaissent eux aussi un déficit de compétences avec le profil d’ingénieur en tête des plus recherchés (55%). C’est ce que révèle le Global Energy Talent Index 2019.

Le secteur pétrolier sénégalais devrait générer 100 000 emplois à moyen terme. L’INPG devrait mettre sur le marché de l’emploi 2000 jeunes formés aux métiers du secteur au cours des 2 prochaines années.

Selon le rapport, les pays les plus touchés par le déficit de compétences dans le secteur des hydrocarbures sont le Mozambique, le Kenya et l’Ouganda, où des projets majeurs sont en cours de développement. Les réglementations qui contraignent les entreprises à embaucher au moins 80% des locaux dégradent davantage la situation.

ou par les pouvoirs publics

Si au cours des dernières années, les entreprises ont mis énormément de moyens financiers pour former au niveau local, les pouvoirs publics sont devenus tout aussi actifs dans les initiatives de formation.

3 GODAC

La Ghana Oil Drilling Academy & Consultancy soutenue par la Norvège.

La Ghana Oil Drilling Academy & Consultancy (GODAC) est une initiative d’État et l’une des premières institutions de formation dans le secteur en Afrique. Fondée en partenariat avec la Norwegian Drilling Academy (NORTRAIN), elle vise à former les opérateurs de forage et à apporter une expertise stratégique à l’industrie pétrolière émergente dans la sous-région. Ses programmes de certification sont reconnus au niveau international, et les diplômés sont prioritairement engagés sur les derricks du Ghana. La GODAC accueille également des ressortissants d’autres pays.

En Côte d’Ivoire, le gouvernement travaille sur le lancement d’un Institut du pétrole qui formera sur les métiers de l’exploration et de la production, car le recours à la main-d’œuvre compétente expatriée revient cher.

En Côte d’Ivoire, le gouvernement travaille sur le lancement d’un Institut du pétrole qui formera sur les métiers de l’exploration et de la production, car le recours à la main-d’œuvre compétente expatriée revient cher.

En juillet 2020, le gouvernement ougandais a débloqué une enveloppe de 5,4 millions de dollars dans un projet visant à former et à moderniser les infrastructures de formation dans le secteur. Concrètement, le projet formera dans les domaines de la soudure spécialisée, la fabrication de métaux, l’installation électrique, etc. « L’Ouganda a formé au total 768 techniciens et 200 agents dans le secteur pétrolier et gazier. Une performance jugée insuffisante alors que le secteur devrait créer au moins 161 700 emplois, dont des techniciens tels que les soudeurs, les fabricants de métaux, etc. », indique un document de l’Assemblée nationale. Face à la demande, Kampala va multiplier les offres de formation au cours des prochains mois, mais sollicite le secteur privé pour l’épauler.

4 Petroleum Training Institute

Une promotion du Petroleum Training Institute (Nigeria)

Il faut savoir que les États se soutiennent aussi mutuellement pour régler le problème de la formation. Grâce à la mise en œuvre du contenu local dans des pays comme le Nigéria et l’Algérie, il existe des parapétrolières et des sociétés de services qui ont fait leurs preuves au niveau local et qui ont la confiance des multinationales du secteur. Un véritable tissu économique s’est construit autour de ces entreprises qui emploient aujourd’hui des centaines de milliers de personnes.

L’année dernière, la société d’État algérienne des hydrocarbures (Sonatrach) a signé 1100 contrats de sous-traitance avec des compagnies locales. La valeur de ces contrats n’est pas encore connue, mais les deals liés au développement du gaz de Touat à eux seuls se sont élevés à 518 millions de dollars.

Dossier réalisé par agencecofin.com

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La rédaction de senpetrogaz est spécialisée dans le secteur des hydrocarbures

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