Hydrocarbures : les ambitions de la Mauritanie dans le GNL.
Les récentes découvertes de gaz, associées aux efforts du gouvernement pour faire de cette ressource un élément central de l’économie et de la réduction de la pauvreté, font de la Mauritanie un centre gazier mondial émergent.
Depuis la découverte de gaz en 2014 par l’américain Kosmos Energy, la Mauritanie est devenue un nouveau terrain de jeu de l’exploration. BP, TotalEnergies et Shell ont engagé des activités d’exploration qui ont conduit à des découvertes significatives et à des intérêts supplémentaires de la part des majors du gaz pour étendre les investissements sur le marché.
Des découvertes telles que les 15 trillions de pieds cubes de réserves de gaz, prouvées par BP et Kosmos Energy à la frontière maritime de la Mauritanie et du Sénégal, ont conduit au développement du projet de gaz naturel liquéfié (GNL) Grand Tortue Ahmeyim. Ce projet porte sur 4,8 milliards de dollars. Sa première phase produira jusqu’à 2,5 millions de tonnes de gaz par an. L’emplacement stratégique de la Mauritanie et sa proximité avec l’Europe font du pays un partenaire énergétique idéal pour l’Union européenne, créant de nouvelles opportunités pour le pays d’améliorer la monétisation du gaz pour la croissance économique.
Avec la décision finale d’investissement pour les phases deux et trois du projet Grand Tortue Ahmeyim, en cours de finalisation, le secteur gazier mauritanien est bien positionné pour répondre à la fois aux besoins énergétiques locaux et aux demandes énergétiques régionales et mondiales, relève la Chambre africaine de l’énergie. BP affirme qu’elle sera en mesure de produire 10 millions de tonnes de gaz par an de GNL, pendant une période de 30 à 50 ans, une fois les trois phases achevées sur le site de Grand Tortue Ahmeyim. Le géant britannique confirme ici l’importance du marché gazier mauritanien pour garantir la fiabilité énergétique dans le monde entier pour les années à venir.
De plus, Kosmos Energy et la Société mauritanienne des hydrocarbures et de patrimoine minier (SMHPM), la compagnie pétrolière nationale de Mauritanie, prévoient le développement de l’initiative de gaz conventionnel de BirAllah, pour produire environ 277 millions de pieds cubes par jour de gaz naturel et 1 304 millions de GNL de 2028 à 2060. Voilà qui confirme l’expansion du secteur gazier mauritanien.
Nouvelle donne
De son côté, le gouvernement s’apprête à publier son plan directeur pour le gaz, encourageant les développements gaziers à terre dans le bassin de Taoudenni et recherchant des investissements pour développer des raffineries. Une opportunité s’est présentée pour le pays d’exploiter ses ressources gazières afin de lutter contre la pauvreté énergétique tout en réduisant la dépendance du pays aux importations énergétiques des pays voisins.
En outre, la Mauritanie négocie actuellement des licences d’exploration pour 19 blocs offshore afin de renforcer sa capacité énergétique et recherche des investissements pour le développement de pipelines et d’infrastructures portuaires afin de monétiser les réserves de gaz du pays. La stratégie de la Mauritanie d’améliorer ses infrastructures maritimes et logistiques en faisant de la ville portuaire de Nouadhibou un centre de traitement, d’importation et d’exportation de gaz, constitue une avancée vers ces objectifs.
On le sait, l’Europe est à la recherche de fournisseurs de gaz alternatifs pour réduire sa dépendance au gaz russe. L’emplacement stratégique de la Mauritanie et sa proximité avec l’Europe font du pays un partenaire énergétique idéal pour l’Union européenne, créant de nouvelles opportunités pour le pays d’améliorer la monétisation du gaz pour la croissance économique.
« La Mauritanie est en passe de devenir un acteur majeur dans la chaîne d’approvisionnement mondiale en gaz naturel avec des projets tels que Grand Tortue Ahmeyim et le BirAllah qui progressent. Après avoir donné la priorité à l’exploration des frontières et après avoir réformé son environnement réglementaire pour créer un climat plus favorable aux entreprises étrangères, le pays devrait voir affluer de nouveaux investissements qui contribueront à lancer sa révolution gazière », résume NJ Ayuk, président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie.
Le pays et les professionnels impliqués auront l’occasion de présenter leur stratégie lors de la Semaine africaine de l’énergie, qui se déroulera du 18 au 21 octobre 2022, au Cap. « Nous espérons enregistrer, à cette occasion, la signature de nouveaux accords qui accéléreront le développement gazier de la Mauritanie », conclut NJ Ayuk.
Avec magazinedelafrique.com