Libye : accord entre l’Etat et les manifestants pour relancer les activités pétrolières
Depuis avril dernier, les opérations sur plusieurs terminaux et champs pétroliers ont été interrompues en Libye, en raison d’une lutte de pouvoir entre deux gouvernements rivaux.
En Libye, le gouvernement, la compagnie nationale du pétrole (NOC) et les manifestants sont parvenus, vendredi 15 juillet, à une entente visant à lever le blocus sur les opérations pétrolières. Des activités, vitales pour l’économie nationale, à l’arrêt depuis plusieurs mois en raison de la crise institutionnelle qui mine le pays, indique l’Agence Ecofin.
« La National Oil Corporation déclare la levée de la force majeure et la fin des fermetures de tous les champs et ports pétroliers libyens », a déclaré le nouveau président de la NOC, Farhat bin Qadara, lors d’une conférence de presse télévisée.
L’accord fait suite à la promesse du nouvel homme fort de la NOC, Farhat bin Qadara (photo, micro), de restaurer, dans les plus brefs délais, les niveaux de production de la Libye, presque réduite de moitié depuis le début des tensions politiques en avril.
« La première mesure que je prendrai sera de revenir aux taux de production de pétrole antérieurs à la fermeture, et ce dans un délai d’une semaine » avait déclaré bin Qadara dans une interview, quelques heures après avoir pris les rênes de la société d’Etat.
Le deal intervient dans des circonstances globales particulières. Un contexte, marqué par la multiplication des initiatives de plusieurs Etats à travers le monde pour sécuriser leurs approvisionnements en hydrocarbures, menacés par une hausse soutenue des prix, en raison du conflit ukrainien. Une situation, exacerbée par la baisse significative de la production pétrolière libyenne qui oscillait en 100 000 et 200 000 b/j à la fin du mois de juin.
Si la relance des activités pétrolières en Libye semble être une bonne nouvelle pour le marché pétrolier mondial, durement affecté par les baisses de production dans le pays, la situation du secteur pétrolier libyen est encore précaire.
Selon plusieurs observateurs, le changement à la tête de la NOC représente un risque pour la viabilité de l’institution, en raison d’un potentiel clivage interne.
Des doutes émergent également quant à la capacité de la société d’Etat à honorer ses engagements contractuels.
« La NOC respectera tous les contrats avec ses partenaires et cherchera à développer ses relations avec eux », a rétorqué bin Qadara.