Sénégal/Pétrole : « Le projet Sangomar suscite à la fois espoirs et inquiétudes, mais…» (Ministre)
Le projet Pétrolier Sangomar va produire ses premiers barils de pétrole en 2023. Sa phase de développement est exécutée à plus de 25,7%. Les populations de la région de Fatick, notamment les pêcheurs, vont être, à coup sûr, impactées par son exploitation. Le ministère prêche la sérénité.
Le ministère du Pétrole et des Energies a initié une série de comités régionaux de développement, pour échanger avec les différents acteurs, sur les enjeux d’une telle activité offshore. « Ce projet suscite, d’une part, un réel espoir pour les populations de la région de Fatick et de l’ensemble du pays et, d’autre part, des inquiétudes, surtout pour les communautés vivant dans la zone d’emprise du champ pétrolier et dans les iles du Saloum de manière générale », a dit le ministre du pétrole et des énergies dans son discours lu par le Secrétaire Général de son département.
L’objectif principal de la rencontre, c’était d’échanger et de partager avec les autorités administratives et locales, ainsi qu’avec les communautés, des informations sur les projets pétroliers et gaziers de manière générale et sur le Projet Sangomar en particulier.
« Avec les différentes équipes du Ministère du Pétrole et des Energies, des autres ministères impliqués dans les projets, tels que le Ministère de l’Environnement et du Développement durable, celui des Pêches et de l’Economie maritime, ainsi que l’opérateur Woodside et ses partenaires, nous sommes venus discuter avec vous sur les aspects sociaux, économiques, environnementaux du projet Sangomar. Nous sommes venus vous parler de l’exécution du projet, de son développement, des perspectives qu’il offre aux populations vivant dans cette zone d’emprise et à l’ensemble du peuple sénégalais, à qui appartiennent ces ressources, comme le stipule l’article 25 de notre Constitution », a expliqué le ministre.
Pour Sophie Galadima, c’était l’occasion de discuter du contenu local afin d’identifier les opportunités que ce projet offre en termes de création d’emplois, de profit à tirer de l’industrie pétrolière et gazière. « Il s’agit là de mettre en œuvre la vision de son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République, qui souhaite que l’exploitation des ressources naturelles génère une croissance économique profitable à toutes les populations, particulièrement à notre jeunesse, l’avenir de ce pays. C’est pourquoi il a fait inscrire dans la Constitution de mars 2016 en son article 25 que « les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie », renchérit-elle.
Prochaine étape ; Thiès et Saint-Louis
Le ministre a rappelé l’engagement du Président de la République à faire de la transparence dans l’exécution de tous les projets pétroliers et gaziers du Sénégal, une réalité. « Et c’est pour donner corps à cet engagement, cette volonté de transparence que nous avons initié cette série de rencontres dont Fatick constitue la première étape. Nous irons par la suite à Thiès et Saint Louis pour parler respectivement des projets de Yaakar Teranga et GTA, mais également dans les autres régions du pays », a-t-elle dit dans son discours parcouru par le SG du ministère (elle a été retenue par le Conseil des ministres).
Le ministère du pétrole et des énergies a initié une stratégie globale de communication autour des projets pétroliers et gaziers. Ces CRD rentrent dans ce cadre. L’objectif principal, c’est de « susciter l’engagement des sénégalais et des parties prenantes dans la gestion durable des projets pétroliers et gaziers ».
La perception que les sénégalais ont de la gouvernance des ressources d’hydrocarbures, l’identification de leurs besoins, leurs attentes, leurs craintes, et l’espoir qu’ils nourrissent vis-à-vis de tous ces projets, font partie des objectifs visés dans cette démarche.
Etouffer la désinformation
Cette stratégie n’est pas fortuite. Dans son discours, lu par le SG du ministère, Sophie Galadima estime qu’il y a eu beaucoup de désinformation autour de ces projets. « A travers cette rencontre directe, nous voulons donc installer un dialogue franc et sincère avec l’ensemble de la population de Fatick, particulièrement les communautés des zones d’emprise de Sangomar qui peuvent légitimement nourrir des inquiétudes quant à la poursuite de leurs activités dans la zone quand la phase d’exploitation va démarrer. Mais nous voulons vous rassurer car l’Etat et les compagnies opératrices comptent tout mettre en œuvre pour minorer les impacts négatifs du projet sur la vie quotidienne des communautés ».
La première phase de développement du projet Sangomar avance à un rythme satisfaisant. Les travaux sur site ainsi que ceux qui se déroulent dans les ateliers de fabrications des autres équipements dans d’autres pays du monde sont exécutés globalement à 25,7% à la date du 30 avril 2021. « C’est dire que l’espoir est permis ; notre pays va bientôt entrer dans le cercle des pays producteurs de gaz et de pétrole ».
Pour mener à bien ce projet et les autres en cours de développement ou d’évaluation, le ministre appelle toutes les parties prenantes à l’engagement aux côtés de l’Etat pour un essor économique profitable à tous. « Pour cela, nous avons besoin de développer un débat public utile, serein, apaisé et responsable sur les ressources pétrolières et gazières de notre pays ».
Source: Abdou Diouf Junior de Africa Petromine