Le pétrole fait machine arrière avec les inquiétudes sur la demande
Les prix du pétrole ont perdu du terrain ce jeudi, après un début de journée en hausse, perturbés par les inquiétudes qui planent toujours sur la reprise de la demande et le regain de tensions entre les Etats-Unis et la Chine.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a fini à 43,31 dollars à Londres, en baisse de 2,2% ou 98 cents par rapport à la clôture de mercredi. A New York, le baril américain de WTI pour le même mois a perdu 2,0% ou 83 cents à 41,07 dollars. L’incertitude principale «provient de la demande» mondiale en or noir, a résumé Tamas Varga, analyste de PVM. Cette dernière «devrait enregistrer un bond massif au cours du second semestre, mais la grande question est de savoir si les dernières estimations de croissance seront ou non réduites par de nouvelles flambées de contaminations» au Covid-19, a-t-il ajouté. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché avec 143.190 décès, selon le comptage de l’université Johns Hopkins. Sur la seule journée de mercredi, 10.053 nouveaux décès et 266.133 nouveaux cas ont été recensés dans le monde, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles jeudi à 11H00 GMT.
Rapport sur l’état des stocks de brut aux Etats-Unis
Les analystes pointent également un «contexte de tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine», comme l’a évoqué Eugen Weinberg, de Commerzbank. Les tensions sino-américaines ont franchi un nouveau palier mercredi, lorsque Washington a ordonné à Pékin de fermer son consulat à Houston. Les autorités chinoises ont aussitôt menacé de «représailles».
Les investisseurs ont également digéré le rapport sur l’état des stocks de brut aux Etats-Unis publié la veille par l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA), aux résultats mitigés. Selon celui-ci, les réserves américaines de brut ont augmenté de 4,5 millions de barils (MB) la semaine dernière pour s’établir à 536,6 MB, là où les analystes avaient anticipé un repli de 2,2 MB. Les stocks d’essence ont en revanche baissé de 1,8 MB, un chiffre proche des attentes du marché et un peu plus rassurant pour les investisseurs sur l’état du dynamisme de la demande. Le Brent et le WTI évoluent depuis plusieurs séances à des niveaux proches de ceux du début du mois de mars, juste avant la chute déclenchée par une courte mais intense guerre des prix entre la Russie et l’Arabie saoudite, et l’aggravation de la pandémie de Covid-19 en Europe.
LEFIGARO